Jan Knap 1949

La Vierge à l’Enfant 1995

Huile sur toile, 80 × 65 cm
Signé : “Jan Knap 95”.

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Cette composition est l’une des meilleures œuvres de Knap datant du milieu des années 1990. Bien que son travail inspire différentes interprétations, le concept est très simple : il s’agit avant tout d’une métaphore d’un monde positif. Il était essentiel pour l’artiste de retrouver la tradition, dont il s’est rendu compte de l’importance lors de son séjour en Allemagne, où il était confronté aux auteurs de la néo-avant-garde, qui avait tendance à exclure tout ce qui était traditionnel.

La scène de la vierge dans le vergé est caractéristique de l’œuvre de Knap, qui à travers l’aspect bienveillant des acteurs civils de la mythologie chrétienne cache un monde de signifiants et de relations cryptées par le langage symbolique des maîtres de la Renaissance. La Vierge Marie et l’Enfant Jésus observent un lièvre blanc représentant depuis la fin du Moyen Âge, la victoire sur la tentation. C’était précisément la purification des péchés qui était une condition nécessaire pour que la fille nazaréenne puisse donner naissance au Christ. Par son sacrifice, représenté dans cette scène idyllique par la fleur de la passion, la passiflore dans la main de la Vierge Marie, il a vaincu définitivement la mort et a ouvert à nouveau la voie vers le paradis perdu au côté de Dieu. La résurrection du Christ est rappelée par la figure du merle assis sur un rideau drapé, révélant l’accès au verger de pommiers symbolisant le jardin d’Éden. Avec des allusions et des références symboliques, l’auteur dans une scène à la fois attrayante et simple, suivant l’exemple des meilleures traditions artistiques, mets en scène le drame de l’histoire de l’Homme avec sa chute et sa rédemption.

À ce jour, l’artiste souligne la contribution cruciale à son œuvre de l’artiste classique tchèque Josef Mánes, qu’il avait déjà essayé de comprendre dès lors de ses débuts artistiques. La connaissance des primitifs italiens et des maîtres de la Renaissance (tels que Cima da Conegliano), qu’il considérait toujours comme une source d’inspiration pour leur solution formelle de la composition, était également importante pour lui. C’est pourquoi Knap ne peut être perçu comme un représentant de la post-moderne (après l’arrêt du fonctionnement du groupe Normal), car Knap n’a jamais voulu réévaluer ni déconstruire les points de départ traditionnels, mais en effet se concentrait sur la peinture classique sans compromis qu’on voit souligné dans cette composition. Il est néanmoins possible dans ce tableau de s’apercevoir de l’inspiration d’Albrecht Dürer ou de la Vierge au lapin de Titien (1530, Louvre, Paris).

Albrecht Dürer, La vierge aux 3 lièvres, 1496, gravure sur bois, Bartsch 106.

À propos de l’auteur

Jan Knap a étudié l’architecture à la Faculté de génie civil de l’Université technique de Prague, ensuite la peinture sous Gerhard Richter à l’Académie de Düsseldorf (1970-1972). Il vivait aux États-Unis dans les années 1970. En 1979, il fonde le groupe Normal avec Milan Kunc et Peter Angermann, l’une des rares contributions authentiques d’artistes tchèques au monde postmoderne. Après un bref séjour dans un monastère bouddhiste, il étudia la théologie à Rome de 1982 à 1984. De 1984 à 1989, il travaille à Cologne puis, de 1989 à 1992 à Modène. Dans les années 1990, il retourne en République tchèque. Il vit et travaille à Planá.

Historique des expositions

Jan Knap, Galerie Klatova Klenová, 18/06/2017 – 08/09/2017.

Provenance

Galerie Kaess-Weiss, Stuttgart, Allemagne.

Galleria Arte 3, Trieste, Italie.

Collection privée, Milano, Italie.