Galerie de la Bohême occidentale à Pilsen

Anatomie du saut dans le vide – L’année 1968 et l’art en Tchécoslovaquie

15 juin – 11 septembre 2018

Le printemps de Prague, l’invasion et le début de la normalisation dans les beaux-arts.

L’année 1968 est l’année de l’aboutissement du soi-disant processus de renouveau de la société tchécoslovaque, c’est-à-dire des efforts pour la démocratiser et se libérer progressivement de l’influence de l’Union soviétique. Cette période est connue sous le nom du Printemps de Prague – qui devait démocratiser à la fois le parti communiste au pouvoir en Tchécoslovaquie et les processus décisionnels dans la société.

De même, cette période est aussi le point culminant de l’émancipation de l’art tchécoslovaque, qui commence à s’engager avec confiance dans les structures internationales de la scène artistique. Cette participation répond ou anticipe tous les thèmes et approches importants de l’époque - la nouvelle géométrie, la nouvelle figuration, l’art conceptuel et l’art action. De la même manière, l’ensemble de la société se détend - les médias de l’époque témoignent d’un climat bien différent de celui qui scella la société du début des années 1960.

L’exposition Anatomie du saut dans le vide se centre sur les années de 1966 à 1973. En cinq parties, elle présente les changements que la Tchécoslovaquie a subis en cinq ans - d’une société qui commence à se former en société civique de type occidental, devient une communauté choquée par l’invasion absurde des troupes du Pacte de Varsovie, afin que cinq mois plus tard, avec la mort de Jan Palach, elle finit par résigner et accepter les restrictions amenées par la normalisation.

L’exposition présente plus de 140 œuvres, dont la création est directement liée aux événements de cette époque ou subconsciemment réagit à la situation en Tchécoslovaquie de l’époque. En réaction presque immédiate à l’occupation, plusieurs œuvres d’art ont été créées (par exemple, l’œuvre de Jiří Kolář, Zbyšek Sion, Vladimír Jarcovják, Julius Koller et d’autres), mais au cours de la deuxième moitié de 1968 et 1969, d’autres également réagissent face à l’absurdité de l’occupation et au choc et à la déception par une forme abstraite ou symboliste (Jitka et Květa Válovy, Karel Nepraš, Julius Koller, Mikuláš Medek…). Un certain nombre d’œuvres reflétant la mort de Jan Palach ont été créées, les plus célèbres étant par Olbram Zoubek et Václav Boštík. De remarquables sculptures seront présentées, comme celles du sculpteur Zdeněk Šimek. La fin de l’exposition est complétée par Le chemin de la normalisation, marquant la désillusion, la colère mais aussi le repli sur soi vers le monde privé, typique des années 1970 et en contraste frappant avec la période animée du printemps de Prague. L’exposition présentera également des œuvres clés d’auteurs slovaques, en plus de Julius Koller déjà mentionné, ce sont principalement les œuvres de Jozef Jankovič, qui dans de nombres sculptures et dessins démontre d’une manière unique l’atmosphère de l’époque.

L’exposition à la Galerie de la Bohême occidentale à Pilsen (juin – septembre 2018) et sa reprise au Musée Kampa (avril – juin 2019) sont accompagnées d’une publication traitant du même sujet, publiée par Bárta & Bárta à Lomnice nad Popelkou. La publication est publiée en tchèque et anglais, ZČG en est le co-éditeur.

Pour la Galerie de la Bohême occidentale, le thème de 1968 est la continuation d’une ligne dramaturgique sur le totalitarisme – il suit le projet précédent Cette fois en Europe – les artistes tchèques sous les régimes totalitaires 1938–1953. Le Musée Kampa a longtemps été impliqué dans l’art de la seconde moitié du 20e siècle, y compris le travail des émigrants qui se sont évadés à l’étranger en raison de l’invasion. L’exposition présente le tout premier résumé de la question, partiellement élaboré dans les œuvres des historiens ou dans les œuvres monographiques (expositions et catalogues) sur les artistes.

(extrait tiré du site internet de la Galerie de la Bohême occidentale à Pilsen)

Le fonds Pro arte a prêté deux œuvres pour l’exposition : l’œuvre dramatique et fortement imaginative de Zbyšek Sion Occupation de 1968 ; et l’impression couleur de tôle perforée Hommage à Jan Palach (1969) par Alena Kučerová, artiste importante qui par cette œuvre a démontré une intégrité morale extraordinaire.

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