L’exposition présente l’un des moments importants, mais néanmoins peu mentionné – vu le contexte de ses multiples réalisations – de l’implication de Kupka dans la recherche d’un nouveau style visuel de la jeune République. František Kupka est également l’un des artistes se portant volontaires au lendemain du déclenchement de la Première Guerre mondiale, qui ont rejoint la Légion étrangère française pour aider à vaincre l’Autriche-Hongrie et ainsi soutenir la création du nouvel État tchécoslovaque.
Dès son entrée aux légions et ensuite à travers sa participation ultérieure dans la colonie tchèque à Paris (ainsi que dans l’édition de son bulletin), il créait un certain nombre d’œuvres intéressantes, comme des propositions de bannières pour les régiments légionnaires et des dessins pour un bulletin décrivant la vie militaire quotidienne. Dans ces esquisses et dessins, il relie de manière intéressante des éléments de sa période figurative (qui n’était pas encore développée à l’époque) et un nouvel langage de forme, comme nous le connaissons de ses toiles abstraites d’avant-guerre. Il a créé par ailleurs pour l’armée, plusieurs médailles. Après 1918, il a également participé au concours pour la conception du drapeau national et à d’autres événements, tels que la mise en place du Monument à la Résistance, une exposition sur les légionnaires tchèques et autres. Cependant, en raison d’une certaine incompréhension pour ses efforts, il décide finalement de rentrer à Paris en 1920.
L’objectif du projet est, pour la première fois, de présenter tous les aspects des activités de Kupka qui se rapportent à la période 1914–1920 – de ses dessins, aux conceptions, à la mise en œuvre. L’exposition présente aussi plusieurs objets retrouvés dans les biens personnels de Kupka de son époque à la légion.
L’auteur de l’exposition est Eliška Havlová (née Charvátová en 1988), diplômée d’archivage et de sciences historiques auxiliaires à la Faculté des Arts de l’Université Charles de Prague. Markéta Theinhardt de la Sorbonne et Helena Musilová, commissaire d’exposition au musée Kampa, participent également à l’exposition.
Le but est de continuer de placer l’œuvre de František Kupka, peintre d’origine tchèque, dans des contextes internationaux importants à travers une exposition muséale de grande qualité.
(extrait tiré du site internet du Musée Kampa)
Le fonds Pro arte a prêté de son portfolio deux œuvres de Kupka : un livre documentant la primauté de Kupka dans la contemplation abstraite sur l’art La création dans l’art créatif (1910) et une très rare conception pour La couverture de la première exposition indépendante de Kupka à Paris à la galerie Povolozky (1922).